samedi 22 janvier 2011

la fille de sa mère (1)

La fille de sa mère (Véronique Moraldi
Edition Les éditions de l'homme   - ISBN 978-2-7619-2204-3
Lu  en janvier 2011 


Avis personnel : 
Sur l'auteur, déjà depuis le tout début du livre, l'humour est présent. Les petites anecdotes s’enchaînent, ce qui permet une lecture assez facile et captivante. Les informations y sont nombreuses, c'est ce qui me donnera envie d'en laisser quelques traces ici. Cependant, je vous conseille de lire le livre version originale.
Ayant moi-même, une fille et un fils, il est certain que je vais me dévorer les deux livres l'un derrière l'autre...parce que ensuite, il y a "le fils de sa mère" .



Petites notes en vrac dans le chapitre 1 : 
Qu'est ce qu'une bonne mère ? Les idées reçues et les autres
La mère reste présentée comme celle qui doit être multi tâches, multi personnalités.
Il faut être à la fois une mère pour les enfants, une femme pour le mari, une femme de ménage pour tenir la maison de façon impeccable, avoir une carrière professionnelle, ... et il devrait lui rester du temps pour son accomplissement personnel !
On attend qu'elle offre de la tendresse, de l'autorité, du confort matériel, un sourire permanent, le réconfort pour nos tristesses, ... que la liste est longue... Quand elle a donné tout ca en tant que mère, elle doit encore être une femme pour son époux, pouvoir le soutenir, continuer à le séduire, ...
C'est dur d'être une mère, mais je sens que le livre nous apprendra qu'il est aussi dur d'être une fille de mère. Parfois, on est à la fois fille d'une mère et mère d'une fille. (tout un programme).

Une mère équilibrée sera disposée à céder de temps en temps sa place à d'autres femmes, les grands mères, les gardiennes, cela est visiblement très profitable à l'enfant.

Dans les idées reçues, une bonne mère devrait s'inquiéter pour son enfant, mais attention aux inquiétudes trop prononcées, celles la, si elles tournent à l'angoisse, ne peuvent que dé-servir nos enfants.
Il faut aussi savoir que l'inquiétude d'une mère culpabilise sa fille.

Une mère ne peut être parfaite, mais elle peut compenser ses points faibles par d'autres points forts. Il faut savoir que de toute façon, votre fille se plaindra toujours, il y aura toujours quelque chose que maman n'aura pas fait convenablement.

Une bonne mère est celle qui conduira ses enfants vers l'autonomie. Un enfant trop assisté ne s'en sort pas lorsqu'il est ensuite livré à lui même. Une mère doit enseigner et escorter. Elle doit être aimante, mais aussi exigeante. C'est cette exigence qui rendra les enfants autonomes.

Qu'apporte une mère à sa fille : 
Une mère transmettra à sa fille une image de mère, celle à laquelle sa fille aura envie de ressembler, ou au contraire les comportements que celle-ci ne voudra pas faire "subir" à ses propres enfants plus tard. Une fille se construit par rapport à sa mère, ou contre sa mère, mais toujours en fonction de celle-ci.


La mère lui transmettra aussi une identité de femme.
C'est aussi elle qui transmet l'intuition. Cette intuition féminine à laquelle la fille doit apprendre à faire confiance.

La mère transmet à sa fille l'estime de soi. Je ne savais pas que pour qu'une fille ait confiance en elle et s'aime, il fallait qu'elle ait senti l'acceptation de sa mère... J'ai toujours pensé que la partie transmission de la confiance en soi venait du père... mais voilà, on apprend tous les jours.
Pour une relation équilibrée avec un homme, il faut pouvoir s'accorder de la valeur. c'est avec l'appui de sa mère qu'une fille aura de l'estime pour elle-même.

Les mères taisent parfois certains aspects importants, la féminité par exemple. Comment la fille perçoit le corps de sa mère lorsque celle ci se présente nue dans la salle de bain, lorsque sa fille est encore petite. La petite fille se forgera une opinion. Sa maman se maquille t'elle ? la fille apprécie ou n'apprécie pas ce style ?
D'autres aspects sont présentés en fonction de la propre vie de la mère, son image des hommes, ... toutes ces images transmises détermineront la vision du monde qui l'entoure qu'à la fille dans sa propre vie.
D'ailleurs l'image transmise par "dits" ou "non-dits" reste une image très forte gravée au plus profond de la fille.
Pour devenir une femme, une fille doit se séparer de sa mère. Autant, il faudrait qu'elle s'identifie à sa mère pour le coté maternel, autant, il faudra qu'elle se différencie lorsqu'il s'agira de devenir une femme.
Des sujets restent plus sensibles, comme les règles par exemple. Les mères en décrivent quelques inconvénients, les maux de ventres, en décrivent le côté "sale" de la chose. Pourtant, il semblerait plus intéressant de transmettre aux filles que finalement, c'est un aspect de leur féminité. Cela se fête de savoir que c'est ce qui lui permettra plus tard de donner la vie. C'est quand même aussi un signe de bonne santé.
Présenté comme ça dans le livre, c'est différent de ce que la majorité des mères auront fait passer comme message auprès de chacune d'entre nous.
Par contre, ce qui me choque plus c'est de lire que certaines mère ne sont pas heureuses lorsque leur filles sont réglées, parce que ça fait une "rivale" dans la maison, une autre personne "sexuée". Comment peut on se sentir menacée par sa propre fille ? Je suis mère et je trouve ca ridicule aujourd'hui... je me demande si la vie me fera changer d'avis ;-)

Coté éducation sexuelle, de nombreuses mères préfèrent laisser ça à d'autres (écoles, copines, grandes soeurs, ...). Il est clair que ce n'est pas très avisé de partager les détails de sa sexualité de mère avec sa fille et vice versa, mais la sexualité en général, pourquoi pas. Dédramatiser le sexe serait peut être bénéfique aux futures femmes.

Il y a aussi toutes ces mères qui laissent partir leurs filles sans leur donner des pistes, aux filles de découvrir par elles-mêmes. Parfois parce qu'elles ne savent pas trop quoi dire, ayant parfois elles-mêmes peur des hommes.
D'autres encore, inciteront leurs filles à partir de la maison. Par peur que leur fille finisse vieille fille... Pour calmer les craintes de sa mère, une fille peut se précipiter à chercher un homme, qui ne sera peut être pas le bon...
Faire croire à sa fille lorsqu'elle est jeune qu'un homme est indispensable, la rendra dépendante des hommes, il lui faudra un homme dans sa vie, sinon, elle se sentira fragile. C'est un sujet à creuser. Je n'avais jamais imaginé qu'être dépendante d'un homme, d'avoir à ce point besoin de sa présence pouvait venir de l'enfance.
De plus, une relation avec un homme demande de la séparation, un homme n'est pas le prolongement d'une mère, il a un rôle différent. D'ailleurs, une relation fusionnelle tue le sexe.
Deux phrases que je reprendrai telles qu'elles parce qu'elles me parlent beaucoup (P51) :
 - "Nos mamans ne nous ont pas dit souvent (mais comptez sur moi pour le dire à ma fille!) qu'on peut s'épanouir toute seule, sans homme, ou qu'au moins il est possible de trouver d'autres sources de satisfaction et d'autres centres d'intérêts, qui pourront s'ajouter à ceux que nous procurent ces messieurs"
- "Toute la vie d'une femme peut se résumer à cette lutte pour sortir de la dépendance affective transférée de maman à son homme. Toute sa vie, une femme oscille entre le désir de liberté et le besoin de protection. Une grande partie de son énergie s'use dans cette lutte intérieure pour se convaincre qu'elle est un individu à part entière, doté de ses qualités, ayant des choses à faire, une vie professionnelle à vivre, une trajectoire, tout en restant une femme sexuée."

Certaines femmes chercheront toute leur vie après l'approbation de leur mère.

Un autre sujet "tabou" pour beaucoup de mère, c'est la masturbation. Une mère a tendance à interdire à sa fille de se toucher. Cette masturbation est associée à la culpabilité qui résulte du fait de se donner du plaisir toute seule.

Les mamans mettent leurs filles en garde contre les hommes,mais encore faut il pouvoir mettre en garde sans faire du sexe quelque chose de mal. Elles tentent aussi de nous éviter les premiers rapports si notre relation n'est pas déjà assez stable, voir sans la promesse d'un mariage.
Concernant ceci, les temps changent, j'imagine mal encore tenir ma fille vierge jusqu'au mariage. D'ailleurs, faisant partie des personnes ayant raté leur premier mariage, j'aurais tendance à ne pas inciter ma fille à se marier trop vite...
Il faut laisser le temps pour découvrir, et un jour, trouver l'homme qui nous corresponde. Le sexe n'est pas la base d'une relation saine, alors pourquoi ne pas pouvoir vivre sa vie, (se protéger, me semble très important), mais je pense que les jeunes devraient pouvoir faire leurs expériences avant de s'engager.
La mise en garde servira à la protéger de tomber sur des pervers, je pense que le livre "gardez vous d'aimer un pervers" de Véronique Moraldi doit aussi être super intéressant à lire.

Certaines mères éduquent leur fille à devenir de véritables petites fées du logis. Cet aspect est probablement personnel à chacune d'entre nous, ceci dit, je pense qu'il est possible de ne pas devenir esclave de l'entretien d'une maison, il y a des personnes qui sont heureuses de gagner leur vie avec cela. Sans dénigrer ces personnes que je respecte profondément. Ca laisse néanmoins pour la personne que le ménage branche moins de la disponibilité pour son rôle de mère, de femme, ou professionnelle au choix. Il ne faut pas culpabiliser quand on ne rentre pas dans le moule de la parfaite femme d'entretien !

Une autre phrase du livre qui parlera à certaines : (P69)
"Attention ! Payer une femme de ménage coûte moins cher que d'avoir recours à l'aide de maman. Quand maman traque méticuleusement les grains de poussière qui prospèrent chez vous, c'est aussi votre vie privée qu'elle passe au crible."
... eh oui, certaines mère aime tout savoir, tout connaitre et pouvoir faire leur commentaires sur ce que vous avez acheté que vous n'auriez pas dû, sur votre façon de ranger, ... bref, tant de commentaires parfois destructeurs.
Et oui, certaines filles culpabiliseront... cela leur mènera la vie dure. Dans ce cas, ca coûte psychologiquement moins cher de faire appel à une personne étrangère.
Cela vous enlèvera la culpabilité du "ma maison n'est pas impec...", vous n'imaginez pas le poids que ca enlève.
Je suis malgré tout consciente que ce n'est pas en tout début d'installation qu'il est possible de faire cela, les moyens financiers doivent être présents. Mais soyez confiante, un jour la vie vous offrira cette possibilité.

La fille devra trouver son style, se construire sur base de ses choix faits parmis tout ce que sa mère lui aura transmit.

Les deux plus beaux cadeaux qu'une fille devrait faire à sa fille (p81)
- ne pas lui transmettre la culpabilité liée à la condition féminine.
-lui inculquer, comme priorité, le respect de ses centres d'intérêts et de la personne la plus importante au monde : elle-même.

voila qui clôturera le chapitre 1 de ce livre super intéressant.


Liens vers : Amazone la présentation du livre - "La fille de ma mère"

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