samedi 26 février 2011

La fille de sa mère (2)

La fille de sa mère (Véronique Moraldi
Edition Les éditions de l'homme   - ISBN 978-2-7619-2204-3
Lu  en janvier 2011 - fin le 20 février


Avis personnel : 
Sur l'auteur, déjà depuis le tout début du livre, l'humour est présent. Les petites anecdotes s’enchaînent, ce qui permet une lecture assez facile et captivante. Les informations y sont nombreuses, c'est ce qui me donnera envie d'en laisser quelques traces ici. Cependant, je vous conseille de lire le livre version originale.
Ayant moi-même, une fille et un fils, il est certain que je vais me dévorer les deux livres l'un derrière l'autre...parce que ensuite, il y a "le fils de sa mère" .

Petites notes en vrac dans le chapitre 1 


Petites notes en vrac dans le chapitre 2 : 
Entre la fille et sa mère, l'amour peut être tellement fort, qu'il mène à des dérives...
Il faut faire attention à la confusion d'identité et la confusion des places.
Parfois, la maman veut rester "dans le coup" et s'habille comme une jeune fille.
Certaines mères sont possessives et ont tendance à dire que leur fille ne peut pas vivre sans elles, en fait, c'est la mère dans ce cas qui ne peut vivre sans sa fille. Elle renverse juste la situation.
Cette fusion risque de mener à de la culpabilité.
Une phrase que j'ai relevé (page 88) : "La culpabilité est une écharpe dont on s'entoure le cou et qui tient chaud l'hiver... parce que s'en libérer, ce serait se libérer de maman. La culpabilité est une notion, une sensation primaire liée à la séparation."
La crainte de l'abandon est présent tant chez la mère que chez sa fille, et ca va influencer bon nombre de leurs comportements respectifs, envers leur fille / mère, mais aussi vis à vis de personnes extérieures.

Quelques exemples de dérives : les problèmes d'identité
- Une mère à l'écoute, mais qui est aussi intrusive, ce qui incitera sa fille au mensonge, afin de garder sa part de vie privée.
- Une mère qui vous fera rentrer sous terre, lorsqu'elle racontera à vos amies ou pire, petit ami, des aspects de votre vie que vous auriez peut être gardés pour vous, ou dévoilés plus tard.
- Une mère qui caline de façon non abusive, c'est parfait, mais il y a des revers aux calins, parfois, la mère caline pour combler son propre besoin de calins.
Il y a aussi un danger, lorsque vous calinez votre enfant après une bêtise, comme signe de pardon, plus tard, la fille se sentira coupable lorsqu'on la caline (a t'elle fait une bêtise ?), ou encore, elle fera des bêtises afin de recevoir des calins !
- Une mère qui donne "trop", c'est un cadeau à double tranchant de donner de l'argent par exemple, c'est aussi une façon de s'acheter un droit de regard sur la vie de sa fille.
- Une mère qui donne de la nourriture pour dire qu'elle aime est aussi un problème, cela pousse certaines filles à devenir anorexique (les filles qui veulent sortir de l'étouffement subi par la mère), se mettent à refuser la nourriture... à contrario, la boulimie est la même chose, la fille essaye de combler un manque. (manque de nourriture, non reçu de la mère).
- Une mère qui réussi tout et qui se montre, cette attitude a tendance à rabaisser la fille, qui se sent inférieure. Cela pousse certaines filles à aller dans les extrêmes qui ne sont pas saines, soit elles sont en fascination devant maman, soit elle la rejette. Les filles devraient prendre ce qui leur plait pour se construire, mais en pensant à elles et non en mettant sur un piédestal ou en rejetant la mère par principe.
- Une mère qui est trop belle tient sa fille sous la fascination, difficile pour cette dernière de s'en séparer le moment venu.
Il faut aussi savoir qu'une fille a besoin d'éloges de temps en temps, une fille qui n'en recoit pas assez risque de douter de son pouvoir de séduction plus tard.
-Une mère qui a peur de ne pas tout faire bien pour sa fille, parfois parce qu'elle est très occupée professionnellement, ou qu'elle élève seule sa fille, elle est étonnée lorsque sa fille dit avoir été écrasée par sa mère.

Etre une bonne mère, c'est parfois simplement s'autoriser à vivre sa vie, et simplement dire à ses enfants, qu'on cherche à les rendre autonomes, qu'on n'est pas la physiquement, mais que s'ils ont besoin, on pense à eux et on pourra être présent.

Quelques exemples de dérives : les problèmes de place.
-Les mères / filles rivales. Lorsque ces dernières se battent pour une place.
Cependant, il faut que les filles entrent en rivalité afin de se séparer de leur mère un jour, ce qui est obligatoire pour qu'elle ait un jour sa propre vie, qu'elle soit autonome. Cette rivalité étant difficile à admettre sans culpabilité, bon nombre de filles préfèreront nier la rivalité.
- certaines mères sont jalouses de l'affection que le père donne à sa fille. D'ailleurs certaines sont heureuses de n'avoir que des garçons, ca serait trop dur pour elle de voir une petite fille sur les genous de leur mari.
- certaines mères rabaissent leur fille, ca leur permet d'empècher la rivalité et de garder sa fille pour elle. Elle n'est de toute façon pas assez bien pour un homme, elle restera auprès de maman.
- il y a les mères qui envient la vie sexuelle de leur fille, parce qu'elles ont mis la leur en veilleuse, ou que la leur ne les satisfait pas. une phrase qui me convient mieux dans le livre serait plutôt celle ci (page 108): "Une mère qui continue à assumer sa sexualité de façon active et réaliste - la meilleure façon d'éviter les frustrations - accepte et s'incline devant la jeunesse de sa fille, qui ne représente pas pour elle un danger."   c'est beaucoup plus sain comme idée vous ne trouvez pas ?
-certaines mères essayent de rendre leur fille jalouses en flattant ces copines devant elle. Je dirais que ça marche pour faire du mal. J'ai personnellement des souvenirs d'une voisine qui pouvait se moquer ouvertement de ma maman sans qu'elle ne dise quoi que ce soit, alors que ce n'était pas toléré de ma part. On me faisait des remarques, alors que la voisine était "parfaite". Je devais vouvoyer les voisins alors qu'il était admis de ces derniers qu'ils tutoient mes parents...  Rien que de petites choses en fait, mais qui sur le moment ont un impact.
- il n'est pas souhaitable de prendre sa fille comme confidente, ce n'est pas son rôle, pas sa place. Elle devrait être innocente et s'amuser, pas être à l'écoute des angoisses de maman.

Une fille a besoin d'une chambre bien à elle, elle a besoin de sa place. En aucun cas elle ne doit dormir dans la chambre des parents, et ça commence déjà toute petite. Il y a bien sur la séparation de la naissance, mais il ne faut pas la combler en mettant votre enfant dans votre chambre, ou votre lit, l'enfant deviendrait dépendant.
D'ailleurs, il est aussi mal venu lors de divorce par exemple de vous mettre à dormir avec votre fille, pour combler votre manque affectif.

Ne mêlez pas vos filles à vos conflits amoureux ni à vos divorces. Certaines mères vont jusqu'à dire que leur fille ressemble à leur père, père que la femme déteste. C'est très traumatisant comme comportement et parfois, c'est toute une famille qui se ligue contre la fille (la mère, la grand-mère, ...).
Certaines mères vont jusqu'à jeter leur fille lorsqu'elles commencent une nouvelle histoire d'amour et les reprennent ensuite lorsque cette relation cesse... Les enfants ne sont pas des objets !

Nous avions déjà abordé le problème des mères qui s'habillent comme des jeunes filles. En fait, c'est une façon de montrer que la mère ne veut pas donner à chaque génération sa place. Il faut vivre chaque moment et étape de sa vie au bon moment, on est jeune à 16 ans, on devient femme quand on va vers les 25 ans, à 40 ans, on est probablement une femme accomplie et une mère d'expérience. A chaque âge son évolution et ses moments de joie. Pourquoi vouloir être vieille à 25 et redevenir jeune à 40 ans ? Il faudrait plutôt avoir envie de transmettre à sa fille l'expérience de ce que chaque étape apporte. C'est la mère qui transmettra à sa fille la capacité de tenir sa place à chaque étape de sa propre vie.

Il faut savoir qu'au plus vous prolongerez la fusion avec votre fille, au plus la séparation sera difficile plus tard. Et pourtant cette séparation est inévitable. Sans cette séparation, votre fille ne pourra pas s'unir à un homme.
C'est généralement à l'adolescence que la fille entame les démarches de se séparer de sa mère, elle se révolte, critique, enfreint les règles, ... C'est pourtant un moment très dure pour la fille, un moment de manque de confiance en elle, un moment où son image a beaucoup d'importance. C'est un moment ou sa mère devrait la soutenir d'une certaine manière, même si cela semble dur étant donné les conflits fréquents.
Par contre, on ne se révolte que contre quelque chose auquel on est attaché. Chaque crise doit apporter quelque chose, permettre à la fille de grandir, de se séparer, d'avoir envie d'aller explorer d'autres horizons.

Les filles, ne mêlez pas vos compagnons à votre séparation de votre mère, il n'a rien à faire au milieu de tout ca !

page 128, un passage super intéressant quand on regarde le monde d'aujourd'hui. "Quand on sait que la fille reproduit souvent dans son premier couple la fusion vécue avec sa mère, on comprend pourquoi il arrive que le ravage se poursuive ou se rejoue avec son compagnon.Freud disait que les seconds mariages sont plus réussis que les premiers. Le premier, en effet, hérite du rapport à la mère, et le mari essuie les plâtres du ravage, tandis que le second hérite du rapport au père."

Les relations belles-mères - gendres ne sont pas toujours faciles. Surtout lorsque la belle-mère souhaite garder sa fille auprès d'elle. La mère crée alors un tas de situations qui "tue" le couple.

Il est important que le "ravage" fille - mère arrive, sinon, les filles ne se sont pas construite entièrement. Ce seront des filles soumises dans leur vie de couple, effacées, qui vivent pour les autres et non pour elles.

La dette de gratitude : Une fille ne doit pas être responsable du bonheur ou non de ses parents. Elle ne leur doit rien, elle n'a pas de "dette". La seule dette que peut avoir une fille, c'est envers ses propres enfants, à qui elle a le devoir de transmettre...
Voir l'apologue de l'aigle rapporté par Freud. Très imagé cette histoire de la maman aigle qui lache dans les flots les aiglons qui disent à leur mère qu'il lui seront reconnaissants de les avoir sauvés... Cette mère maman aigle sauve la vie de l'aiglon qui lui dit espérer être aussi bon avec ses propres enfants plus tard. Elle lui sauve la vie parce que lui, sera capable de transmission envers la génération suivante.

voila qui clôture le chapitre 2 du livre... bien que je vais essayer de garder des traces des chapitres suivants, ils seront certainement moins développés.

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